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Dernière mise à jour : 02/02/2011
Le style traditionnel Japonais
 
Les Nunchakus traditionnels Japonais, originaires de l’ile d’Okinawa, sont construits en bois et avec corde. Il n’y a jamais eu de version en métal ou avec chaîne de ce genre de Nunchaku. Ils ont des caractéristiques assez différentes des Nunchakus classiques:
- Les branches sont coniques: elles sont plus fines en haut du Nunchaku (vers la corde) que vers le bas, de ce fait, le poids est plus important aux extrémités du Nunchaku, ce qui maximise les dégâts occasionnés en cas de frappe.
- Les branches sont octogonales: encore une fois, cela sert à augmenter les dégâts infligés par le Nunchaku en cas de frappe. Les angles formés par ces branches octogonales sont dévastateurs.
Ces Nunchakus, aux dimensions assez imposantes, requièrent pas mal de force de la part du pratiquant pour que les mouvements soient puissants et précis. Ce type de Nunchaku a été créé pour faire mal et pour avoir une puissance de destruction la plus importante possible, malheureusement au détriment de la prise en main: il est en effet assez difficile de manier ce genre de Nunchaku, la sensation de poids qu'il procure lors du maniement rend les mouvements moins intuitifs pour un débutant.
On trouve parfois des versions de ce Nunchaku dont les branches ne sont ni coniques, ni octogonales: il s'agit alors du Nunchaku classique que nous connaissons.
Le style de maniement du Nunchaku Japonais est enseigné au Kobudo, qui enseigne également le maniement du bâton (Bo), du Tonfa et du Kama.
Les mouvements, qui sont en totale opposition avec ceux du style Chinois, sont issus des techniques de Karaté: les Japonais utilisent des attaques directes et sans aucun mouvement superflu, ils frappent et se remettent en garde immédiatement. Cela reflète bien l’état d’esprit des Japonais, qui sont droits et sérieux. Il en résulte un style très saccadé mais néanmoins très efficace.
Les mouvements du Kobudo restent assez basiques, des attaques directes de base, des blocages et quelques contre attaques. Il n'y a aucun mouvement complexe comme les rotations autour du poignet, le but ici est de frapper directement. On trouve aussi quelques clés: il s’agit de bloquer un membre de l’adversaire pour l’immobiliser ensuite totalement ou le projeter au sol. Malgré la simplicité apparente de ces mouvements, un énorme et très long travail sur la précision et la puissance est mis en œuvre chez tous les pratiquants expérimentés. Une des grandes particularités des mouvements de Nunchaku au Kobudo est que le pratiquant va essayer d’entrer dans la garde de l’adversaire pour le frapper, histoire de casser la distance, ce qui déstabilise énormément en général, surtout face à un adversaire armé.
Dans le Kobudo, tout comme au Karaté, les élèves commencent par apprendre des techniques basiques (nommées Kihon en Japonais), puis ils essayent d'apprendre des Katas. Les Katas sont en fait des enchaînements de techniques bien précises, que les pratiquants doivent exécuter avec la plus grande maîtrise et la plus grande précision possible. Les Katas sont soit communs à plusieurs écoles, soit propres à un enseignant. Les premiers Katas ne contiennent que quelques techniques, mais les plus avancés peuvent en avoir plus d'une cinquantaine. Le Kata sert surtout à s'entraîner à effectuer et à enchaîner les différentes techniques, les évaluations pour passer à la ceinture supérieure sont d’ailleurs souvent basées sur la connaissance et la qualité de réalisation de certains Katas. En parallèle à cet apprentissage, les élèves développent également leur puissance d'attaque et leur précision à travers différents exercices.
Quand un élève a acquis une bonne connaissance des principaux Katas, ce qui prend quelques années, il est autorisé à pratiquer ce que l’on appelle le Renzoku-bunkai: un partenaire va attaquer l'élève avec une suite de coups prédéfinis qui devront être bloqués ou contrés grâce à des techniques, elles aussi prédéfinies. Pour simplifier, on pourrait dire qu'il s'agit de Katas à deux personnes. Cet exercice est tout d'abord exécuté lentement, ce qui permet de bien mémoriser chaque mouvement et de ne pas se blesser. La vitesse est ensuite progressivement augmentée. Le Renzoku-bunkai sert à acquérir certains réflexes, par exemple pour associer certains blocages à certaines attaques : ceci est très utile lors d'un combat réel, car l'élève aura immédiatement le bon mouvement pour répondre à une attaque. Différentes armes sont utilisées pour attaquer l'élève qui a le Nunchaku, mais la plus courante reste le bâton.
L'étape suivante pour un élève est le Kumite : il s'agit d'un combat réel armé contre un autre élève. Dans le passé, seuls les élèves ayant une très grande maîtrise de leur arme étaient autorisés à pratiquer le Kumite, car une erreur de quelques centimètres lors d'une frappe peut très vite devenir mortelle. Bien évidemment, les deux élèves ne devaient pas s’entretuer, l’objectif était souvent de désarmer son adversaire ou de le mettre à terre, mais cette pratique reste néanmoins dangereuse. De nos jours, les élèves sont autorisés beaucoup plus tôt à pratiquer le Kumite, mais des protections et des Nunchakus en mousse sont utilisés, afin d’éviter les blessures. Les techniques Japonaises ainsi enseignées sont très efficaces dans un combat réel, car elles sont apprises de manière assez réaliste au travers du Kumite.